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Profil de la commissaire Gary Pieters

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Gary Pieters : De plaignant à commissaire : renforcer l’esprit de « système » des droits de la personne dans notre façon de penser, d’agir et de nous comporter les uns envers les autres


Gary Pieters, éducateur, nous fait part de son expérience personnelle et professionnelle en tant que Canadien noir qui l’a amené à lutter contre les inégalités systémiques. « Mon frère jumeau et moi avons été élevés dans un foyer monoparental disposant de ressources sociales très limitées », explique-t-il. « Les élèves arrivent à l’école en ayant connu la pauvreté, et celle-ci peut avoir une incidence sur l’accès aux ressources. Ainsi, lorsque l’on s’intéresse aux obstacles et à la pauvreté, on est amené à examiner les systèmes dans une optique de réduction de la pauvreté. »

Avant de devenir éducateur, Gary a occupé divers emplois dans les secteurs public et privé. Il a également fait du bénévolat. Il fait profiter la CODP de cette expérience, ainsi que des compétences acquises au cours de plus de deux décennies d’encadrement d’initiatives liées à l’équité dans le secteur de l’éducation, en tant qu’enseignant, directeur adjoint et directeur.

Gary a découvert le système des droits de la personne de l’Ontario en tant que plaignant, lorsqu’il a jugé nécessaire de dénoncer le racisme et de faire valoir ses propres droits. Du statut de plaignant à celui de commissaire, il parle de l’importance d’intégrer les droits de la personne dans tous les domaines de la vie courante, notamment l’éducation. Il a été victime d’un racisme envers les Noirs de longue date dans le système scolaire public de Toronto lorsqu’il était élève dans les années 1980, lequel a perduré tout au long de sa carrière d’éducateur.  « Quand les élèves viennent dans la salle de classe, ils ne sont pas seuls. Il y a les parents, et c’est toute la communauté qui participe à l’école. Cette école se trouve au cœur de la communauté », explique-t-il.

Gary croit fermement que l’éducation doit assurer une égalité des chances. Il explique : « Lorsque les élèves viennent à l’école, celle-ci peut enseigner aux élèves l’appartenance et la citoyenneté, ou bien les marginaliser. Toute ma philosophie en matière d’éducation consiste donc à enseigner dans une optique d’inclusion, ce qui suppose de faire tomber toutes les barrières individuelles et systémiques qui entravent les élèves et les communautés. »

Gary soulève également la question de la langue. Dans les villes métropolitaines diversifiées, l’anglais n’est pas la première langue de nombreuses personnes. « Il y a la discrimination auditive qui consiste à exercer une discrimination sur les personnes en fonction de leur tonalité ou de leur accent », déclare-t-il. Dans les cas où la langue peut constituer un obstacle, nous devons revoir le contenu et le mode d’enseignement aux enfants, aux jeunes et aux adultes afin de leur donner les moyens de défendre eux-mêmes leurs intérêts et leurs besoins. La défense de soi est un élément fondamental des droits de la personne et de la justice sociale. »

Gary estime que le contexte des droits de la personne dans lequel nous évoluons est complexe et en constante évolution. « On constate une augmentation significative du racisme, du profilage racial, de l’islamophobie, de l’homophobie et du racisme anti-asiatique », déclare-t-il. « Que ce soit dans les écoles ou dans les communautés, les personnes doivent être capables de raconter leurs propres expériences. » Il a également supervisé un programme visant à enseigner aux jeunes comment reconnaître, comprendre, aborder et prévenir la violence sexiste, le sexisme et l’exclusion.

Chaque année, pendant le Mois de la fierté, la question du lever du drapeau au sein de certaines écoles confessionnelles et de certains conseils scolaires de district fait l’objet d’un débat. Cela fait subir un nouveau traumatisme aux élèves, aux familles et aux communautés LGBTQ2S+. « Le lever du drapeau est extrêmement important, car il atteste que l’inclusion est nécessaire, que chacun a sa place et que les droits de chacun sont inscrits dans notre Code des droits de la personne », affirme-t-il.

« Je veux être un commissaire influent, en ce sens que je veux laisser une empreinte positive durable sur la situation des droits de la personne en Ontario », indique Gary. Il est un responsable pragmatique qui comprend les difficultés de vivre avec la discrimination et de lutter contre elle, et qui souhaite s’en libérer en défendant ses droits. « J’incarnerai ce type de passion et d’énergie, afin de renforcer l’idée générale d’une société où chacun peut réussir et prospérer, dans le respect de ses droits fondamentaux, en vue de s’épanouir et de progresser. »

Gary souhaite également aborder de nouveaux domaines dans lesquels les droits de la personne doivent être examinés. Citons par exemple les jeunes et l’accès à la justice, ainsi que les progrès technologiques, l’intelligence artificielle et la protection de la vie privée.

« Les taux d’incarcération sont un problème majeur. Ils sont plus élevés chez les jeunes (en particulier chez les Autochtones, les Noirs et les personnes racisées) qui ont des ressources limitées », ajoute Gary. Il note également que le passage de l’école à la prison est un problème qui doit être étudié. « Les jeunes racisés sont suspendus des écoles de manière disproportionnée. Lorsque vous écartez les enfants des bancs de l’école, vous leur refusez l’accès à l’éducation et vous les mettez en danger, et le danger est une notion sans limites. »

En ce qui concerne la COVID-19, Gary constate qu’un nombre croissant de personnes apprennent, travaillent, font leurs courses et effectuent leurs opérations bancaires depuis leur domicile. « L’accès à Internet, à la connectivité et aux appareils est devenu une question de droits de la personne, surtout pour les personnes pauvres qui ne peuvent pas payer le coût d’Internet : les appareils, les abonnements mensuels pour la connexion, qu’il s’agisse des factures de téléphone ou des données. »

Gary passe son temps libre à regarder et à photographier les horizons de Toronto, à marcher ou à faire du vélo au bord de l’eau. Il fait du bénévolat pour des projets communautaires et apporte son savoir-faire dans les domaines importants. « Mon objectif est de permettre aux personnes de se familiariser avec les droits de la personne. Ils font partie intégrante de notre façon de penser, d’agir et de nous comporter les uns envers les autres. »

Gary est présent sur les médias sociaux et aime publier sur son compte Twitter les sujets qui l’intéressent.

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