Language selector

Social Media Links FR


Facebook CODP Twitter CODP Instagram logo Link to OHRC Instagram page

Profil de la commissaire Violetta Igneski

Page controls

Page content

Violetta Igneski : Un regard éthique sur les droits de la personne


L’éthique et la philosophie sont-elles importantes pour comprendre les droits de la personne? La commissaire Violetta Igneski s’intéresse tout particulièrement à cette relation depuis 18 ans. « Si je dis, par exemple, la satisfaction de nos besoins essentiels est un droit de la personne, cela signifie en réalité qu’une personne a le devoir de faire quelque chose à ce sujet, de façon à ce que mon droit puisse être appliqué », explique Mme Igneski.

En tant que professeure agrégée de philosophie à l’Université McMaster, Mme Igneski donne des cours et fait des recherches sur les droits de la personne, la justice mondiale et la responsabilité collective. Elle essaie d’apporter des nuances dans ces domaines en se demandant qui a le devoir de faire quelque chose pour qui, si les droits de la personne prennent véritablement une dimension fondamentale. « J’ai la chance de pouvoir prendre la parole, d’enseigner à des étudiants et de traiter avec eux des sujets auxquels ils n’auraient peut-être pas songé », indique Mme Igneski. « Pour réfléchir, par exemple, aux questions suivantes : Avons-nous l’obligation d’aider d’autres personnes? Pourquoi devrais-je sacrifier mes intérêts pour aider autrui? Qu’est-ce que cela signifierait? »

Mme Igneski était la première de sa famille à aller à l’université et elle a obtenu son doctorat en philosophie à l’Université de Toronto. Elle trouve enrichissant de pouvoir mener ce genre de discussions en classe. Elle considère ces discussions comme un moyen de défendre la justice sociale.

« L’application et le respect des droits de la personne dépendent des structures et des institutions politiques et juridiques, mais il est également important de prendre en considération nos décisions personnelles, qui donnent une dimension éthique à la question », déclare Mme Igneski. Et de poursuivre en expliquant que les décisions personnelles s’entendent notamment de la façon dont nous nous comportons et agissons les uns envers les autres, de la manière dont nous traitons autrui et de la façon dont ces actes se réalisent dans des contextes collectifs.

« Nous devons envisager les droits de la personne aux niveaux communautaire, national et international afin de pouvoir coordonner nos efforts et comprendre comment nous pourrions mieux les mettre en œuvre, puis partager et répartir les tâches individuellement entre nous », indique-t-elle. « ll s’agit de se demander ce qu’on attend de nous, en tant que particulier dans ce contexte collectif impliquant d’autres personnes. »

Mme Igneski pousse plus loin cette idée afin d’examiner comment les recherches en matière d’éthique s’appliquent à son rôle à la CODP, en particulier pendant une pandémie mondiale. L’une des choses qui est devenue évidente pendant la COVID-19 réside dans la conscience générale accrue des inégalités dans notre société.

« Ces inégalités ont été exacerbées par la pandémie », affirme Mme Igneski. « Il me semble que cette prise de conscience s’accompagne d’une certaine énergie positive et qu’elle offre donc une perspective de changement. Je constate une meilleure compréhension du bien-fondé des programmes sociaux pour aider les personnes se trouvant dans de telles situations, et des raisons pour lesquelles ils sont inadaptés. »

Mme Igneski souhaite tirer parti de cet élan dans le cadre de ses fonctions à la CODP. Elle voudrait que l’impact disproportionné de la pandémie que nous observons sur les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes handicapées et racialisées, et les peuples autochtones nous incite toutes et tous à penser au changement.

Mme Igneski évoque également comment, en 2020, la CODP a publié son Énoncé de politique sur l’adoption d’une approche de gestion de la pandémie de COVID 19 fondée sur les droits de la personne ainsi qu’une série de questions et réponses sur les droits et les obligations, et comment l’organisme a énergiquement défendu la collecte de données fondées sur les droits de la personne dans le but de révéler les répercussions réelles de cette pandémie. Chacune de ces initiatives montre comment la CODP s’attache à examiner les questions sous un angle intersectionnel et éthique.

« La pauvreté exige une attention beaucoup plus soutenue, et la lutte contre la pauvreté est aujourd’hui une priorité stratégique de la CODP. Nous constatons que de très nombreux problèmes et facteurs sapent l’accès de la population aux soins de santé, or il se trouve que nombre d’entre eux sont liés à la pauvreté », souligne Mme Igneski. « Nous avons une certaine compréhension de l’intersection des motifs, mais s’efforcer de les communiquer efficacement et de sensibiliser le public représente, selon moi, l’un des rôles les plus importants de la CODP. »

Mme Igneski apporte ses connaissances théoriques appliquées à la CODP dans l’espoir de travailler sur le terrain et dans la collectivité aux côtés de la population. Outre ses contributions universitaires, elle a montré sa détermination à promouvoir un environnement fondé sur le respect et l’inclusion dans diverses fonctions professionnelles et administratives, notamment à son poste actuel de présidente du comité d'éthique de la recherche de l’Université McMaster et de directrice de l’équité dans son département. Elle est l’auteure de plusieurs rapports de recherche sur le devoir d’aide, la vie éthique et la philosophie politique. Elle continue donc d’éprouver la relation entre l’éthique et les droits de la personne, dans l’intérêt de l’ensemble de la population ontarienne.

Book Prev / Next Navigation