9.1. Intersections avec d’autres types de handicap

Chaque diagnostic posé crée un autre niveau de discrimination ou un autre obstacle. – Participant(e) à la table ronde de Toronto

Des personnes peuvent être victimes de discrimination fondée sur une combinaison de handicaps liés à la santé mentale et autres. Nous avons entendu que les personnes ayant à la fois des troubles mentaux et une dépendance font souvent l’objet de mépris. Certaines personnes ont affirmé qu’en raison de troubles mentaux, on prend moins au sérieux leur handicap physique[57].

Souvent les services en santé mentale ne sont pas conçus pour servir les personnes ayant plus d’un handicap, empêchant ainsi celles qui ont des handicaps multiples tels que des troubles mentaux et une dépendance, un trouble du développement ou des troubles d’apprentissage, de recevoir des services suffisants ou en temps opportun (Association ontarienne des troubles d’apprentissage). Nous examinons cette question à la section 8. Nous avons également entendu que certains médicaments pour le traitement des troubles psychiques comme la schizophrénie, comportent des effets secondaires qui peuvent amener les gens à contracter des maladies physiques comme le diabète. Les gens pourraient alors avoir besoin d’adaptation pour les deux handicaps.

Selon les personnes consultées, il n’est pas rare que des personnes affichant des comportements associés à un handicap soient perçues comme ayant une dépendance puis traitées comme si elles posaient un risque pour la sécurité. Quelques personnes ont dit que le personnel de sécurité et la police supposaient qu’elles consommaient des drogues ou de l’alcool quand elles avaient des symptômes de handicap physique ou de trouble mental.

Certaines personnes n’ont pas pu obtenir de services ou de logement en milieu supervisé, notamment des services et soutiens en santé mentale, de manière égale, parce que l’on n’a pas offert de mesures d’adaptation pour leur handicap physique, soit leur mobilité réduite ou leur déficience auditive.

Une de mes clientes a été agressée. Elle est sourde et a un trouble mental. Les policiers ne lui ont pas fourni d’interprète en langage gestuel, et au lieu d’essayer de l’écouter expliquer l’agression qu’elle a subie, ils l’ont emmenée à [un hôpital psychiatrique], où ils ont supposé qu’elle inventait toute l’histoire parce qu’ils ne lui ont pas fourni d’interprète. Ils l’ont donc « formé » [détenue à l’hôpital contre son gré]. – Représentant(e) d’un service juridique communautaire


[57] Les gens aux prises avec un trouble psychique parallèlement à un handicap physique tendent à signaler davantage de stigmatisation et de discrimination perçues de manière générale, ainsi que dans les domaines du manque de logement, de la pauvreté et du quartier de résidence en particulier. Allison Bahm et Cheryl Forchuk, « Interlocking oppressions: The Effect of a Co-morbid Physical Disability on Perceived Stigma and Discrimination among Mental Health Consumers in Canada », Health and Social Care in the Community, vol. 17, no 1, 2008, p. 63.

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