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Déclaration concernant les tombes anonymes trouvées à l’ancien pensionnat de la Saskatchewan : La multiplication des cas appelle à une intensification de notre action

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Juin 24, 2021

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La Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) s'associe à l'indignation et au deuil des communautés autochtones du Canada après la découverte de 751 tombes anonymes sur le site de l'ancien pensionnat indien de Marieval, en Saskatchewan. Cette découverte fait suite à celle, le 1er juin, des restes humains de 215 enfants autochtones sur le site d'un pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique, et aux centaines d'autres enfants disparus qui font actuellement l'objet d'une enquête.

La CODP reconnaît l'héritage douloureux et brutal du colonialisme, qui n'a épargné aucune communauté autochtone, qui a été source de traumatismes intergénérationnels et de marginalisation, et qui continue de causer des préjudices de nos jours.

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation a catalogué en détail le génocide culturel perpétré contre les peuples autochtones du Canada pendant plus d'un siècle. Le système canadien des pensionnats a séparé de force plus de 150 000 enfants des Premières Nations, métis et inuits de leur famille et de leur communauté dans le cadre d'un programme visant à les assimiler dans la société canadienne et à éliminer ce que les représentants du gouvernement de l'époque décrivaient comme un « problème indien ». Les pensionnats ont été créés pour résoudre la « question indienne » avec pour « objectif de continuer jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul Indien au Canada ». Dans les pensionnats, les enfants étaient battus pour avoir osé parler leur langue autochtone. Ils souffraient de malnutrition, devaient accomplir un travail forcé, subissaient des sévices sexuels et, comme nous ne pouvons plus l'ignorer ou le nier, mourraient.

Reconnaître les dommages irréparables causés aux communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits est un pas en avant - mais c'est un pas sans signification si rien n'en découle. La CODP a fait de la réconciliation avec les peuples autochtones une priorité stratégique de ses travaux sur les droits de la personne et s'est engagée à poursuivre dans cette voie en suivant les conseils de son Groupe consultatif pour la réconciliation avec les Autochtones. Notre document intitulé Enfances interrompues a révélé qu'un nombre disproportionné d'enfants et de jeunes autochtones étaient surreprésentés dans les familles d'accueil et les services sociaux de l'Ontario. Les systèmes modernes de protection de l'enfance continuent de reproduire les mêmes préjugés raciaux que le système des pensionnats. Tant que nous n'aurons pas démantelé le racisme présent dans ces systèmes, ils continueront simplement à reproduire les préjudices coloniaux.

Chaque pas fait en avant nous permet de découvrir tout le travail qu'il nous reste à faire, et tout ce qu'il nous reste à apprendre et à désapprendre. Une partie de cet apprentissage peut se faire en étant témoins des événements qui se déroulent dans les cimetières anonymes à travers le Canada, et en exigeant de nous-mêmes, de nos communautés et du gouvernement un engagement à faire le travail que la Commission de vérité et réconciliation a demandé que nous fassions, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun vestige du colonialisme.

Je demande à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes de reconnaître que les peuples autochtones sont victimes des conditions inhumaines historiques de la colonisation et qu'ils continuent à être dépossédés et privés de leurs droits. La première étape consiste à reconnaître les vérités néfastes de notre passé national et de notre présent. Nous devons ensuite tirer les leçons de ces vérités et prendre des mesures positives pour que la dignité inhérente et les droits humains fondamentaux des Premières Nations, des Métis et des Inuits soient reconnus et respectés.

Ena Chadha
Commissaire en chef