60 ans déjà

60 ans : célébrer le passé et accepter les défis de l’avenir

Pour moi, les droits de la personne, c’est le respect […] l’égalité d’accès à la justice […] être en relation avec certaines des choses les plus importantes de l’univers. Pour moi, les droits de la personne, c’est vivre dans un monde d’égalité et de paix.

Pour moi, les droits de la personne, c’est […] avoir le droit d’aimer qui l’on veut […] respecter nos différences […] pouvoir vivre sa vie sans avoir peur […] permettre à chacun de vivre dans la dignité, la liberté, l’égalité, la paix et la justice […] assurer l’égalité des chances pour tous […] des relations fondées sur le respect et la compréhension mutuels. Les droits de la personne, c’est aussi un point d’appui pour celles et ceux qui subissent des inégalités.

Pour moi, la Commission ontarienne des droits de la personne, c’est la promesse de vivre dans un monde de paix et d’égalité pour le bonheur de tous […]. C’est une vie affranchie de la pauvreté et remplie de possibilités. La Commission ontarienne des droits de la personne, c’est la concrétisation de cette vision.

Ce sont là quelques-uns des commentaires exprimés lors du lancement des célébrations virtuelles du 60e anniversaire de la CODP, le 29 mars 2021. Cet événement sur plateforme YouTube a marqué le début de 15 mois de commémorations et de célébration à la fois du 60e anniversaire de la CODP et du 60e anniversaire du Code des droits de la personne, qui surviendra en juin 2022.

La CODP est le fruit du dévouement et des sacrifices de personnes qui ont défié le statu quo à titre individuel et en tant que membres de communautés plus vastes. Durant les festivités virtuelles, nous nous sommes remémoré quelques-unes des nombreuses histoires vécues par les visionnaires qui nous ont guidés et encouragés, et qui ont collaboré avec nous en vue d’apporter des changements positifs durables dans toute la province.

Depuis notre fondation en 1961, les principes de dignité et d’inclusion ont inspiré notre travail et ont servi de pierre angulaire des transformations opérées par la CODP au cours de ses 60 années de défense des droits de la personne.

Notre travail auprès des communautés a toujours incarné cet esprit de dignité et d’inclusion, afin que nous puissions ensemble travailler à éradiquer les causes profondes de la discrimination systémique. Tout en rendant hommage au travail accompli, la CODP reconnaît que ces réalisations ne sont pas uniquement les siennes. Elles sont le résultat de notre parcours commun avec des personnes et des communautés de l’ensemble de l’Ontario qui ont le même engagement envers l’équité et le respect, et contribuent à la tâche leurs idées, leur vision et leur détermination.

Les droits de la personne consistent avant tout à donner voix au chapitre aux groupes marginalisés, afin que chacun puisse être entendu de manière égale, avec dignité et compassion. Ces 15 mois de célébration témoignent du dynamisme des nombreuses personnes qui ont hissé la CODP au rang de chef de file en matière de droits de la personne en Ontario et dans le monde entier.

Cet anniversaire est l’occasion de nous remémorer les héros des droits de la personne qui nous ont ouvert la voie et de célébrer les militants communautaires inlassables qui, même en cette période d’incertitude, continuent de promouvoir les droits de la personne. C’est aussi l’occasion de former la prochaine génération de chefs de file des droits de la personne qui redéfinissent les réalités sociales et qui transformeront notre façon de concevoir les droits à l’égalité pendant de nombreuses décennies.

 

Visionnez la célébration virtuelle

Vous pouvez visionner la vidéo complète de l’événement du 29 mars sur Youtube ou sur le site Web de la CODP. La vidéo met en scène différents visionnaires d’hier et d’aujourd’hui, qui décrivent leurs expériences personnelles sur le plan de la promotion des droits de la personne en Ontario et font part de leurs réflexions sur l’avenir de ces droits. Parmi ces personnes figurent des commissaires et commissaires en chef, passés et présents, des personnes dont les requêtes en droits de la personne ont mené à des changements révolutionnaires et des partenaires communautaires qui nous appuient et nous poussent à continuer d’assurer la promotion des droits de la personne.

 

Surveillez les indications de la CODP sur la façon de participer

Des célébrations sont prévues durant les mois précédant le 60e anniversaire du Code des droits de la personne, en juin 2022. Notre site Web donnera des indications sur les façons de participer, que nous mettrons à jour à mesure que nous finaliserons nos plans.

 

Faits saillants de la couverture médiatique

 

Icône TwitterTwitter

Zahra Vaid @zahravaid
Les droits de la personne signifient l’accès à la justice pour les personnes qui, hier comme aujourd’hui, n’ont pas pu obtenir réparation pour les torts leur ayant été causés. Un point d’accès, en droit et ailleurs, à l’analyse intersectionnelle et la justice réparatrice. Les droits de la personne peuvent sauver des vies, surtout. #laCODPa60ans

 

Hockey Hall of Fame @HockeyHallFame
En 1986, Justine Blainey-Broker a obtenu le droit de jouer dans la MTHL après qu’on l’a empêchée de le faire (malgré qu’elle se fût taillé une place dans une équipe de la ligue). Célébrons ensemble 60 ans de protection des Ontariennes et Ontariens @laCODP.

 

Human Rights Canada @CdnHumanRights
Félicitations pour une étape importante! Nous avons adoré entendre tous ces messages positifs !

 

Sonjiapridham @pleefs
Merci pour tout votre travail acharné. La discrimination est partout. J’y fais face tous les jours. Ça me donne des forces de savoir que je peux me défendre. C’est réconfortant.

 

Youtube iconFaits saillants des commentaires sur les célébrations en direct sur YouTube

Fazela Haniff
Bravo la CODP. J’ai eu le plaisir d’agir à titre de consultante quand je dirigeais l’Urban Alliance On Race Relations en 1990-1991. C’est bon de voir toutes les réalisations de la CODP.

 

Lorin MacDonald
#accessibilitéréussie Merci!

 

Wendy Porch
Bravo pour vos 60 ans! Votre travail importe plus que jamais aujourd’hui, alors que la pandémie exacerbe les iniquités existantes. Merci!

 

Jacquelin Pegg
C’est si bon d’entendre parler de ces causes importantes, de la bouche des personnes qui les ont défendues. C’est tout un service rendu au grand public par ces personnes et la commission pendant tant d’années.

 

Robert Snikkar
N’arrêtez pas de lutter contre la complaisance de nos institutions et nos partis pris sociétaux. Réclamez davantage de justice pour les autres.

 

Guillemets ouvertsCitations vidéo

« Je suis sûr qu’il avait un budget ridicule; je ne pense pas qu’il avait plus d’un ou deux employés à ses débuts à la Commission. C’était une toute petite opération […] Il imprimait des brochures et des dépliants pour les distribuer. Il se déplaçait dans sa Coccinelle Volkswagen et parlait à tout le monde de la Commission; il envoyait des renseignements à toutes les personnes qu’il connaissait au Canada et aux États-Unis. »
- Lawrence Hill parlant de son père, Daniel Hill, activité de lancement du 60e anniversaire de la CODP

 

« Quand j’avais 10 ans, j’ai voulu jouer au hockey avec mon frère, mais on m’a dit que les filles n’avaient pas le droit. J’avais le droit de m’entraîner avec lui, mais pas de jouer dans la même ligue que lui. On m’a dit que les filles devaient jouer avec les filles et les garçons avec les garçons […] nous avons fini par gagner […] et j’ai eu la chance de jouer dans une ligue de hockey pour garçons […] corps à corps, mise en échec. Je faisais cinq pieds quatre, avec des gars de six pieds. Et j’ai trouvé ça génial. »
- Justine Blainey-Broker, activité de lancement du 60e anniversaire de la CODP

 

« Selon moi, l’approche consistant à collaborer avec les communautés plutôt que de travailler pour elles est une pratique essentielle de la Commission […] Grâce à ses partenariats, la Commission a donc validé, légitimé l’expérience de personnes ordinaires, a donné de la crédibilité aux efforts inlassables que les organismes communautaires déploient avec peu de ressources, et en a profité en les plaçant sur un pied d’égalité. Le travail de la Commission a donc gagné en richesse et en crédibilité. »
- Alok Mukherjee, commissaire en chef intérimaire, 1992-1993

 

« Les parties sont parvenues à trouver un règlement et neuf salles de cinéma ont consenti à l’accord qui nous a ensuite permis de bénéficier de systèmes de sous-titrage par rétroviseur. Cela a révolutionné notre façon de profiter du cinéma […] J’étais dorénavant capable de discuter avec ma famille de ce que j’avais vu; avant cela, je devais deviner et interpréter ce que je voyais à l’écran. »
- Gary Malkowski, activité de lancement du 60e anniversaire de la CODP

 


Muhammad Ali et le Code des droits de la personne de l’Ontario

Le 29 mars 2021, le jour du 60e anniversaire de la CODP, le Toronto Star a publié un photo-reportage de fond de plusieurs pages sur le 55e anniversaire du célèbre match de boxe de Muhammad Ali à Toronto. Cet article extrêmement populaire, intitulé How Muhammad Ali’s iconic Canadian debut brought Ontario’s human rights code into focus faisait le lien entre Muhammad Ali, sa lutte pour les droits civiques et le premier instrument de droits de la personne du Canada, notre propre Code des droits de la personne de l’Ontario (Code).

Au début des années 1960, Muhammad Ali s’est joint à ses amis Martin Luther King Jr. et Malcolm X pour appuyer le mouvement des droits civiques. En 1966, après avoir dénoncé la Guerre du Vietnam, renoncé au nom de Cassius Clay et adopté l’Islam, il s’est vu interdire l’accès aux arènes de boxe américaines. Ostracisé aux États-Unis en raison de ses croyances, Muhammad Ali a mis le cap sur le Canada, ou plus précisément l’Ontario, où s’est déroulé notre singulier petit récit de droits de la personne.

En mars 1966, Muhammad Ali est arrivé à Toronto pour disputer son match historique contre le boxeur torontois, George Chuvalo, au Maple Leaf Gardens. Dans les jours qui ont précédé ce combat légendaire, Muhammad Ali a donné une entrevue poignante et remarquable à propos des raisons qui l’avaient poussé à changer de nom. Il a insisté sur le fait que « Clay » n’était pas son nom. « Nous voulons porter les noms de nos ancêtres, des noms qui nous ressemblent, nous les Noirs; Clay est un nom d’homme blanc, un nom d’esclave. Je ne suis plus un esclave. » Durant l’entrevue, le Code des droits de la personne figurait bien en vue à l’arrière-plan, comme puissant symbole du droit de Muhammad Ali d’affirmer son identité d’homme noir libre.

Mais qu’elle est l’histoire derrière cet arrière-plan? Pourquoi Muhammad Ali s’était-il installé devant le Code pour faire cette importante déclaration sur les droits de la personne? S’agissait-il d’un choix délibéré?

Le Code de l’Ontario est une loi historique, la première du genre au Canada et un précurseur de la loi sur les droits civiques des États-Unis, adoptée deux ans plus tard. Le Code de l’Ontario a été adopté en juin 1962 pour interdire la discrimination basée sur la race, la croyance, la couleur, la nationalité, l’ascendance et le lieu d’origine en matière d’affichage, de services, d’installations, d’hébergement public et d’adhésion à des syndicats ou à d’autres associations d’employés.

Aujourd’hui, nous savons que l’entrevue de Muhammad Ali s’est déroulée au 1260, rue Bay, où le boxeur s’était rendu pour signer des documents en présence du commissaire au sport, qui partageait des locaux avec la CODP. Le premier directeur de la CODP se nommait Daniel G. Hill. La CODP croit que Daniel Hill a aidé à faire en sorte que le Code se retrouve à l’arrière-plan durant l’entrevue, étant donné son dévouement envers la CODP et sa propension à promouvoir fièrement le Code.

Lawrence Hill, auteur de renom et fils de Daniel Hill, se rappelle que dans les années 1960, son père était un ardent défenseur de l’« accès de proximité » aux droits de la personne, en plus d’être un grand partisan de Muhammad Ali. Comme il l’explique, « mon père était un fervent et enthousiaste promoteur de la CODP. Il en parlait partout où il allait et distribuait des affiches, des dépliants et de l’information sur la CODP aux gens qu’il rencontrait, ici au Canada et aux États-Unis. Il était aussi partisan invétéré de Muhammad Ali. Il était au courant de son combat contre George Chuvalo, parce que je me rappelle qu’il en avait parlé et je me rappelle du combat. »

« Je peux m’imaginer la façon dont l’affiche du Code s’est retrouvée derrière Muhammad Ali durant son entrevue et je n’ai pas de difficulté à croire que mon père y était pour quelque chose. C’est le genre de chose qu’il aurait pris plaisir à arranger », conclut-il.

La victoire de Muhammad Ali contre George Chuvalo, le 29 mars 1966, était monumentale à plusieurs égards. En dépit des critiques et réactions politiques hostiles qu’il essuyait aux États-Unis et dans le monde du sport, Muhammad Ali a continué à se battre sans jamais baisser les bras. Il a tenu ferme malgré la résistance opposée à sa nouvelle identité, même ici au Canada. À Toronto, il a fait comprendre au monde entier qu’il était sa propre personne et qu’il avait le droit de définir sa propre identité. Il a montré clairement qu’il n’allait pas accepter ce que représentait son ancien nom ni y être lié. À l’arrière-plan, le Code illustrait toute l’importance de ce message.

Aujourd’hui, 55 ans après la grande victoire de Muhammad Ali, de nombreuses figures du sport, comme Masai Ujiri des Raptors de Toronto, se servent de la tribune qu’offre le sport pour dénoncer et combattre l’injustice sur le plan racial. Nous voyons souvent l’influence qu’exerce la culture sur le sport et le sport sur la culture, et comment ils convergent vers les droits de la personne.

Le travail de la CODP s’articule sur un engagement envers la promotion et l’avancement des droits de la personne dans tous les domaines sociaux, et son histoire inclut l’histoire des droits à l’égalité dans les sports. En 1987, la CODP est intervenue pour défendre le droit à l’égalité des sexes de Justine Blainey-Broker, une joueuse de hockey qui voulait faire partie d’une équipe masculine. En 1988, elle est intervenue pour faire respecter le droit d’une fillette de 11 ans atteinte de paralysie cérébrale d’utiliser une rampe pour participer à des tournois de quilles. Et en 1993, la CODP est de nouveau intervenue pour faire cesser la discrimination sexuelle au sein d’une association provinciale de soccer. En 2014, la CODP a participé à un règlement obligeant Hockey Canada à modifier ses politiques relatives aux vestiaires partout en Ontario pour respecter les athlètes transgenres et tenir compte de leurs besoins. Enfin, en 2016, la CODP est intervenue dans une contestation réussie du recours inapproprié aux noms et logos d’équipe à référence autochtone dans les milieux sportifs municipaux. La CODP travaille actuellement à l’élimination du racisme envers les personnes autochtones dans le monde de la crosse.

Au cours des six dernières décennies, beaucoup d’éminents visionnaires ont joué un rôle important dans la promotion de la CODP. Le récit de Muhammad Ali et du Code nous rappelle la place importante qu’occupent l’égalité raciale et les sports dans l’histoire des droits de la personne de l’Ontario. 

 

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Joe Callaghan @JoeCallaghan84
Aujourd’hui marque le 55e anniversaire du combat de boxe le plus emblématique de Toronto. Nous célébrons aussi le 60e anniversaire de @laCODP. Plus qu’une simple coïncidence, cet événement, et l’image de Muhammad Ali affirmant son nouveau nom devant le Code, ont marqué pour certains une croisée des chemins.