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Déclaration de la CODP concernant le sommet national sur l’antisémitisme

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Juillet 20, 2021

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L’histoire révèle que l’antisémitisme s’intensifie dans des périodes de troubles sociaux. Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons été témoins d’une recrudescence alarmante d’actes antisémites. En 2019, Statistique Canada a conclu que les crimes haineux déclarés par la police contre des Juifs représentaient le plus grand nombre de crimes haineux fondés sur la religion au Canada. Récemment, un rapport de B’nai Brith Canada sur les incidents antisémites en 2020 a dévoilé un nombre record d’incidents antisémites l’année passée, marquant une hausse de 18,3 % par rapport à 2019. En 2020, plus de 44 % des actes de violence antisémites étaient liés à la COVID. Parmi les incidents rapportés, des Juifs se sont fait cracher dessus ou ont été attaqués avec des armes.

Des formes graves de préjudice fondé sur la croyance, dont l’antisémitisme, ont récemment émergé, souvent sous l’influence d’événements internationaux et relayées dans les médias, surtout les médias sociaux. Les actes antisémites enregistrés l’année dernière semblent généralement attribuer la pandémie à la communauté juive. Par exemple, le Bnai Brith a signalé des graffitis sur un panneau d’un sentier pédestre à Milton déclarant : « Il n’y a pas de virus mortel. Les médias contrôlés par les Juifs colportent des mensonges. » D’autres graffitis découverts dans des lieux publics contenaient des inscriptions du style : « C’est la faute des Juifs » et « Les Juifs devraient avoir honte ».

L’Ontario a été témoin d’une augmentation sans précédent du nombre d’incidents antisémites l’année dernière, comme le vandalisme du monument national de l’Holocauste à Ottawa. Un Juif de Toronto a été giflé dans la rue par un homme criant « Mort aux Juifs ». À North York, un travailleur municipal a menacé de circoncire un garçon juif « une deuxième et une troisième fois ». Dans la région de Hamilton, quelqu’un a peint une croix gammée rouge sur le capot d’une voiture garée près d’une synagogue.

Les médias ne cessent de rapporter les nombreuses formes que prennent les actes haineux qui continuent de cibler la communauté juive. Nous avons vu l’antisémitisme se grever sur des manifestations pro-palestiniennes à Toronto et Montréal, des bannières haineuses déployées à Vaughan, et des commerces, des parcs et des écoles dégradés par des graffitis antisémites. Nous sommes témoins d’agressions et de comportements menaçant la vie des victimes. Ce sont des actes qui n’ont pas leur place en Ontario.

Dénoncer et combattre la haine et la discrimination, en particulier l’antisémitisme, est exactement la raison pour laquelle le Code des droits de la personne de l’Ontario a été promulgué. Au début des années 60, le monde se trouvait encore sous le choc de l’Holocauste. Les Juifs se voyaient refuser l’entrée au Canada, ce qui avait aussi été le cas à l’époque où ils fuyaient désespérément l’Allemagne nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’accès à un emploi, à des installations et à des services était constamment refusé aux Juifs à cause d’un antisémitisme virulent. Le premier Code, promulgué en 1962, avait pour vision de tracer un chemin plus inclusif pour l’Ontario. La grande majorité des plaintes déposées à la Commission ontarienne des droits de la personne dans les années 60 ont été déposées au nom de Juifs.

Les gouvernements et les dirigeants communautaires n’ont cessé d’exprimer leur outrage face à la haine qui continue de sévir dans nos collectivités, et qui se fonde sur la croyance de quelqu’un. Toutefois, l’histoire nous a démontré que des paroles en défense des victimes n’ont aucun effet si elles ne s’accompagnent pas d’actes concrets.

C’est pourquoi la CODP se joint aux appels publics lancés aux gouvernements pour qu’ils examinent les lois anti-crimes haineux afin de s’assurer qu’elles sont adaptées aux réalités du Canada et veillent à ce que la police prenne les mesures nécessaires pour aider les communautés en détresse et protéger la sécurité publique. Des protections légales renforcées véhiculeront aux victimes le message qu’elles peuvent dénoncer la haine qu’elles subissent et qu’elles seront mieux protégées.

Lorsque la réponse à un crime fondé sur la haine n’est que rhétorique, cela donne la perception qu’il est acceptable de faire de la discrimination, de haïr et de blesser les gens. Cette situation ne peut plus continuer. À la veille du sommet national sur l’antisémitisme, la CODP enjoint aux gouvernements de tout palier de se mobiliser pour affronter à la réalité de la haine antisémite et modifier les lois sans attendre.

Ena Chadha
Commissaire en chef