Soins aux personnes âgées

De plus en plus de Canadiennes et de Canadiens prennent soin de membres de leur famille qui sont âgés ou souffrants. Une femme adulte sur cinq au Canada s’occupe à la maison d’une personne handicapée ou ayant une maladie chronique, et consacre en moyenne 28 heures par semaine à cette tâche. À l’heure actuelle, 12 % des Canadiennes et des Canadiens qui travaillent s’occupent aussi à temps plein d’un être cher. Cette situation est en partie le résultat des décisions prises par les gouvernements de mettre davantage l’accent sur les soins à domicile, plutôt que sur les soins hospitaliers, et ce avant même qu’on mette en place les services communautaires adéquats, dans bien des cas.[68] Les soins à donner à une personne âgée exercent une pression accrue sur les gens qui doivent répondre aux exigences conflictuelles du travail et des obligations familiales.

Des mesures ont donc été réclamées pour soulager le fardeau des personnes qui s’occupent de membres de leur famille, comme le « congé d’accompagnement » qui permettrait de prendre congé pour s’occuper d’un proche qui est mourant. L’Association canadienne des individus retraités, le plus grand regroupement de personnes âgées au Canada, réclame une « charte des droits » qui garantirait une rémunération aux personnes qui quittent leur emploi pour s’occuper de membres de leur famille, des allégements fiscaux, des programmes de formation ainsi que des normes nationales relatives aux heures et aux conditions de travail[69].

La publication de la Commission intitulée Les droit de la personne au travail tient compte des problèmes soulevés par les soins à donner à une personne âgée[70] et fait remarquer que « l’état familial », mentionné dans le Code comme un motif de discrimination, peut s’étendre aux soins à donner à un parent. Dans Les droits de la personne au travail, on reconnaît que l’employeur peut aider dans une large mesure ses employés à mieux équilibrer travail et vie de famille. On y stipule que « les employeurs sont dans l’obligation de tenir compte des besoins des personnes qui doivent s’absenter du travail à cause de leurs obligations familiales » (obligations vis-à-vis d’un enfant ou d’un parent). On propose dans cette publication une plus grande flexibilité en milieu de travail et un réaménagement des horaires de travail pour permettre aux hommes comme aux femmes de concilier plus facilement leurs obligations personnelles et professionnelles et contribuer à l’utilisation efficace d’une main-d’oeuvre qualifiée.


[68] « Seniors want bill of rights », article de journal paru le 6 août 1999
[69] Ibid.
[70] Commission ontarienne des droits de la personne, Les droits de la personne au travail (Toronto,1999). La discussion sur les obligations familiales figure aux pages 80 et 81.